Insignes des Art et des Lettres

Mercredi 18 septembre 2013 -

Cérémonie de remise des insignes de Chevalier des Arts et des lettres, nomination de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et remise par le président du Conseil Constitutionnel Jean-Louis Debré.

À l'image de Fauves, le phénomène rock du moment. Ce jeune chanteur, originaire du Proche-Orient (Egypte et Liban), est devenu en quelques années la voix de sa génération.

Une personnalité engagée, rebelle, sans cesse sur la brèche pour défendre les faibles, les pauvres. Fauves ne travaille pas pour Michel, mais a tenu absolument à le rencontrer pour lui « vendre » son nouveau projet. Avec sa compagne, Aurélie, grand reporter, elle aussi, habituée aux pages People des magazines, il veut donner la parole aux animaux.

Enregistrer partout sur la planète les cris des espèces menacées et les orchestrer pour en faire une symphonie sauvage.

Au cours de l'entretien, le jeune chanteur s'enflamme et explique d'où lui vient ce nom atypique : « Si je m'appelle Fauves, c'est pour leur rendre un hommage, les rappeler à l'esprit de ceux qui les détruisent. Fauves au pluriel parce que je suis pluriel moi-même, à travers tous les fauves que je porte en moi et représente tous les fauves à la fois, avec la force des uns, la férocité des autres, leur fragilité et leurs craintes aussi. Je rugis leur rage à la face des humains, et rugirai encore et toujours leur mémoire, pour briser l'instinct des hommes. »

Une sacrée profession de foi pour un homme à fleur de peau. Mais cela ne touche pas Michel, habitué aux caprices et lubies de certaines personnalités un peu trop investies. Il refuse. Sec et cassant. Sans détour. Fin de l'entretien. Fauves et furieux, Aurélie gênée.

Récit puissant.

Cette dernière, dès le lendemain, contacte Michel pour s'excuser. Ils déjeuneront ensemble et ce qui devait arriver arriva : le vieux (il a 55 ans) directeur casanier tombe sous le charme de la jeune, ravissante et brillante journaliste.

Qui elle non plus n'est pas insensible au charme suranné et très cultivé du beau gosse grisonnant. Arrivé à ce point du roman, on se demande pourquoi René Guitton a passé toutes ces pages à décrire Fauves, le cocu de l'affaire. Tout simplement, car le chanteur cache bien son jeu. Il n'est pas dupe et ses sentiments et ses sens en éveil devinent l'amour naissant entre Aurélie et Michel.

La dernière partie du roman change totalement de registre. On entre dans le journal intime du chanteur, dans ses mémoires, autre version d'une vérité cachée. La relation amoureuse à la guimauve s'efface pour un texte d'une rare puissance. Fauves se raconte et son verbe emporte tout sur son passage.

Des mémoires que l'on n'est pas près d'oublier

Michel Litout

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