Insignes des Art et des Lettres

Mercredi 18 septembre 2013 -

Cérémonie de remise des insignes de Chevalier des Arts et des lettres, nomination de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, et remise par le président du Conseil Constitutionnel Jean-Louis Debré.

Dauphiné Libéré – Lu pour vous par Martine Galati : « L’Entre-temps » 26 août 2013
 Avec «L’entre-temps», René Guitton nous offre un texte sensible et pudique d’amour filiale sur fond d’indépendance du Maroc entre 1940 et 1956.

couverture livre

L’entre-temps, c’est le temps qui s’écoule entre deux situations, deux évènements. Dans ce roman paru aux éditions Calmann-Lévy, René Guitton évoque deux dates, la première, celle où Alex, le narrateur, débarque à Casablanca au Maroc, avec la lourde tâche de faire rapatrier le corps de son père pour qu’il intègre enfin le caveau familial vendéen ; et la seconde, à la période précédant sa naissance, à la veille de la seconde guerre mondiale lorsque son père, soldat engagé dans la marine, rencontre Rose, celle qui deviendra sa femme et future mère d’Alex sur cette même terre marocaine.

Tout commence dans ce cimetière de Casablanca, celui-là même où fut enterré le boxeur Marcel Cerdan avant que ces enfants ne décident également de le rapatrier en France. Agacé par cette anecdote qui lui rabâche le diplomate chargé d’accéder à sa requête, Alex Landais y est contraint d’assister à l’exhumation du corps de son père. Cette épreuve ô combien douloureuse le ramène d’office quelque soixante années plus tôt. Les effets de la guerre qui commence à ravager le monde pour la deuxième fois au cours de ce vingtième siècle ne sont pas encore conséquents dans cette ville marocaine portuaire où, chaque jour, marins fraîchement accostés et population locale se croisent dans une joyeuse confusion.

De la rencontre de ses parents à ce jour fatidique, en passant par l’enfance d’Alex, sa jeunesse, la mort de son père, la vie de sa mère et sa sœur, puis la mort de sa mère, René Guitton nous offre un roman pudique et empreint de poésie, basé sur des faits réels avec en toile de fond historique l’Indépendance du Maroc, truffé d’anecdotes drôles ou tragiques et laissant toujours planer le doute d’un récit autobiographique.

 Effectivement, si René Guitton a aussi vécu avec cette terrible épreuve de l’exhumation paternelle qui lui sert de point de départ, l’enfance d’Alex et tout ce qui s’y rattache ne sont que le fruit de son imagination rattaché à des situations typiques ne pouvant s’être déroulées qu’au Maroc. Auteur engagé, militant humaniste, René Guitton publie essentiellement des essais ou des documents.

«En exhumant les restes de son père, confie encore René Guitton, le narrateur exhume tout un pan de sa vie.» Contée avec une sensibilité rare : celle qu’un enfant devenu homme  éprouve envers son père. Une belle histoire d’hommes, en Fait.

«Cependant, précise-t-il, je n’ai pas écrit « L’entre-temps » comme un livre militant mais bien comme un roman sur l’Indépendance du Maghreb vécue comme un engagement progressiste et avec humanisme »

De fait, ce roman traite avant tout de la transmission de l’absence ressentie comme un vide, un manque certain jusqu’au retour en terre natale où les souvenirs peuvent enfin affluer, reprendre place et agir comme une thérapeutique voulue ou pour le moins ardemment désirée même de manière inconsciente.

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