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...du procès de Bruxelles

Conférence tenue à l'Université Gabriele d'Annunzio de Pescara (Italie).
Publiée dans le n°36/37 de la revue d'Avant-garde: BERENICE.

"Voilà pour toi, puisque tu pars… " crie Verlaine, et il tire le premier coup de feu qui atteint Rimbaud au poignet gauche.

Verlaine à 42 ans. Rimbaud en a 19. Si la tentative d’homicide a eu lieu dans une chambre d’hôtel, c’est que les deux hommes s’y retrouvent. La chambre étant louée au nom de Verlaine, c’est donc que l’adulte y a attiré le mineur. S’il y a eu coup de feu, c’est qu’il y a révolver. L’arme ayant été achetée chez un armurier le matin même, l’acquisition implique forcément la préméditation. Et il y a ces mots : "voilà pour toi… puisque tu pars", qui exprime clairement le mobile.
Vue sous cet angle, la situation est accablante pour Verlaine. Et il va en être ainsi tout au long de l’instruction qu’au fil du procès de Bruxelles, instruction et procès qui seront caractérisés par l’impudeur et l’acharnement.

La liaison des deux hommes avait débuté à Paris en septembre 1871. Un an et demi plus tard, le 23 mai 1873, les deux hommes déjeunent en tête à tête à Bouillon, en Belgique, non loin de Roche. Un déjeuner de réconciliation. Ils décident de reprendre la vie en commun et de partir ensemble vivre à Londres, le dérèglement de tous les sens. Le jeune Rimbaud est de son corps, comme de ses mots, comme de ses vers, flamboyant. Verlaine lui est totalement aliéné. Il abandonne Paris à sa femme Mathilde Mauté et son tout jeune fils âgé de quelques semaines. Les deux hommes vivent à Londres, Great College street, leurs "amours de Tigre" tumultueuses, entrecoupées de pauvres expédients constituant leurs seuls revenus : quelques rares articles qu’ils rédigent pour la presse et quelques cours de français qu’ils tentent de donner.
Mais Verlaine supporte mal sa liaison contre nature, alors que Rimbaud est libre, farouche, exalté de jeunesse ; il ne veut connaître rien d’autre que les chemins de traverse, les découvertes, les élans de son corps et de son esprit, libre de ses prodiges.
Les violentes disputes entre les deux hommes, se succèdent. Après quelques semaines de vie commune, le 3 juillet 1873, Verlaine achète, au marché, un hareng qu’il tient à la main. Cette situation, déclenche les moqueries de Rimbaud et entraîne la rupture. Verlaine quitte alors Londres sur le champ, pour Bruxelles.
Le jeune poète adresse dès le lendemain à Verlaine un cri de détresse : "Reviens, reviens, cher ami, seul ami, reviens. Je te jure que je serai bon. […] voilà deux jours que je ne cesse de pleurer […] Je veux être avec toi, je t’aime". Mais Verlaine semble vouloir s’arracher à cette folie impétueuse qui le dévore. Il veut reprendre la vie "normale" avec son épouse, bien qu’il l’ait souvent battue dans ses moments d’ivresse.
Avant de recevoir la lettre de son jeune ami, Verlaine lui rédige, pendant la traversée, des mots qui pourraient préfigurer une réponse : "Il me fallait absolument partir" qu’il poste à peine arrivé en Belgique, avec la mention, "very urgent"

A Bruxelles, il prend une chambre au Grand Hôtel liégeois, rue du Progrès, d’où il télégraphie à sa femme la suppliant de venir le rejoindre, dans les trois jours, sans quoi il se tuera. Il écrit également à sa mère en commençant sa lettre par ces mots : "Mère, j’ai résolu de me tuer si ma femme ne vient pas dans 3 jours […] Adieu s’il le faut, ton fils qui t’a bien aimée". Il écrit aussi à son ami Edmond Lepelletier : "Je vais me crever […] Ma femme que j’attends encore jusqu’à demain après-midi, a été prévenue 3 fois, télégraphiquement et par la poste, que donc c’est son obstination qui me fera faire ce beau coup". "Je vais faire cette dernière connerie, je la ferai au moins en brave con". Il écrit même à la mère de Rimbaud, Vitalie Cuif, qui lui rédige, le 6 juillet, une lettre bouleversante : "Se tuer quand on a une sainte et tendre mère qui donnerait sa vie pour vous, qui mourrait de votre mort, quand on est père d’un petit être qui vous tend les bras aujourd’hui, qui vous sourira demain, et qui un jour aura besoin de votre appui, de vos conseils, se tuer dans de telles conditions est une infamie ; le monde méprise ceux qui meurent ainsi, et Dieu lui-même". Rimbaud resté à Londres répond à la lettre que Verlaine a rédigé en mer : "Crois-tu que ta vie sera plus agréable avec d’autres que moi? Réfléchis-y Le seul vrai mot c’est reviens, je veux être avec toi, je t’aime".
Le 7 juillet Verlaine rencontre par hasard un de ses parents auquel il fait part de ses intentions de suicide. Ce dernier lui conseille plutôt de s’engager dans les armées d’Espagne. Ce qu’il décide de faire et en informe aussitôt Rimbaud, par télégramme : "Volontaire Espagne, viens ici Hôtel liégeois…".
A Paris, Mathilde a découvert des lettres compromettantes que Verlaine écrivait à son jeune amant et qui ne laissent aucun doute sur la nature de leur relation. Mathilde ne viendra pas à Bruxelles. C’est d’abord Elisa Dehée, la mère de Verlaine qui le rejoint à l’hôtel, puis Rimbaud, le 9 juillet. Pour ne pas courir de risque au cas où Mathilde répondrait à l’appel de son mari, le trio déménage et occupe deux chambres, une pour Elisa Verlaine, l’autre pour les deux amants, à l’hôtel de "la Ville de Courtrai", 1 rue des Brasseurs.

Arthur et Paul vont de cafés en bistrots, boivent, et Verlaine s’enivre. Les discussions reprennent, les emportements s’enchaînent. Rimbaud, c’est décidé, s’en ira au plus vite à Paris. Malgré les suppliques serviles de Paul, cette fois c’est Arthur qui part, lui qui abandonne. Verlaine est désespéré. Ces deux êtres devenus indissociables, puisque réciproquement révélés, l’un à travers l’autre, tant par la chair que par l’esprit, vont se séparer définitivement.
Verlaine qui vit déjà de façon paranoïaque la procédure en séparation qu’a intentée sa femme, ne peut se résoudre aujourd’hui à voir son jeune ami lui échapper. Le 10 juillet à 9h du matin, il se rend à l’armurerie Montigny, Galerie Saint Hubert. Il y achète un revolver de calibre sept millimètres à six coups, protégé d’un étui de cuir verni, avec une boite de cinquante cartouches. Puis il rentre à l’hôtel vers midi après s’être enivré à nouveau aux bars des cafés du quartier.
Quand il montre son arme à Rimbaud, qui lui demande ce qu’il compte en faire, Verlaine répond : "C’est pour toi, c’est pour moi, c’est pour tout le monde".
Les palabres interminables dans les bistrots se poursuivent jusque vers 14h. La fumée et les vapeurs d’alcool se mêlent au désespoir. Dans la chambre qu’ils rejoignent, le climat d’exaltation atteint son paroxysme. Leurs contradictions trahissent leur désir inconscient de détruire leur propre individualité car, dans les deux cas, une part d’eux-mêmes rejette cette passion. Verlaine ferme la porte pour empêcher Rimbaud de partir. Mais comment retenir dans la paume de sa main, cette tempête. Impuissant, Verlaine se retourne contre son ami et tire, le blessant légèrement au poignet gauche. Une seconde balle ira se perdre à 30 cm au dessus du plancher. A la vue du sang, Paul tend l’arme à Arthur le suppliant de l’exécuter, de lui tirer dans la tempe. Puis, une fois déssoulé, avec sa mère, il accompagne Rimbaud à l’hôpital, pour soigner la blessure qui n’est que superficielle. Deux heures plus tard, le trio rentre à l’hôtel, puis prend le chemin de la gare du Midi pour y accompagner Rimbaud qui part pour Paris. Sur ce même chemin, à la hauteur de la place Rouppe, Verlaine met la main à la poche. Rimbaud se croyant à nouveau menacé prend peur et demande la protection d’un agent de police.
Dans cette affaire, l’ordre public sera à ce point "protégé" que le dossier Rimbaud/Verlaine du procès de Bruxelles demeurera non communiqué durant plus d’un siècle. La consultation en est d’abord interdite par l’administration judiciaire belge. En 1968 le Conservateur en chef de la Bibliothèque Royale de Bruxelles se voit opposer un refus de communication du dossier par le Procureur Général près de la cour d’appel. Enfin la sortie de la publication scientifique par Pierre Cockshaw, conservateur en chef honoraire de la Bibliothèque Royale de Belgique, et par Bernard Boussemanne, conservateur du Cabinet des Manuscrits, à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Rimbaud, en octobre 2004, va donner accès à l’ensemble des documents.

Le 10 juillet 1873, l’inspecteur de police Joseph Delale consigne la déposition du jeune Rimbaud. Et ce même 10 juillet "vers huit heures du soir" l’agent Michel Auguste Joseph arrête Verlaine à son Hôtel, "sur la réquisition du sieur Rimbaud, lequel se plaignait que vers deux heures, il avait été blessé d’un coup de revolver au bras gauche par Verlaine qui le poursuivait dans la rue, de nouveau armé". S’ensuivent les auditions des trois intéressés : Rimbaud, la Veuve Verlaine et Verlaine lui même. Chacun fait sa déposition, et Rimbaud porte plainte contre Verlaine, relatant les faits tels qu’ils se sont déroulés. L’accusé est incarcéré pour la nuit à l’Amigo, centre de détention provisoire, proche de l’hôtel de Ville, et la machine judiciaire se met en marche de manière inéluctable.

Le juge d’instruction Théodore t’Serstevens est chargé de l’affaire. Ce "t" apostrophe devant le patronyme est la marque d’une grande famille bruxelloise, où la rigueur morale est de mise. La justice de l’époque se situe aux antipodes de la poésie et de sa liberté, où les notions de bien et de mal échappent à tous les codes du droit. N’oublions pas que la France sort à peine de la période révolutionnaire prolétarienne, « la commune de Paris », où la répression vient de faire près de 30 .000 morts en mai 1871. Quand la France républicaine éternue, la royale Belgique voisine se couvre et se protège. De plus les poètes sont souvent considérés comme des gens inutiles. Le cas de ces deux "artistes", qui se disent hommes de Lettres, dénués de statut bourgeois, voyageant de Paris à Londres –nid de réfugiés communards- et de Londres à Bruxelles, nécessite une enquête et un jugement rapides. Commencée ce jour, le 11 juillet 1873, la procédure se terminera le 8 août de la même année, soit moins d’un mois plus tard.
L’impudeur tout d’abord préside aux investigations à travers les découvertes, par le juge, des échanges épistolaires entre les deux hommes. En effet, dès le 11 juillet, t’Serstevens fait transférer l’accusé à la prison des Petites-Carmes –qui n’existe plus de nos jours- et prend connaissance de documents révélateurs. La fouille de Verlaine à livré des lettres enflammées de Rimbaud. Elles disent tous les séismes de sa sensualité. Lui qui détruit la plupart des brouillons de ses poèmes comme s’ils allaient trahir ses fragilités, lui qui marque sa quête de surcharges, de ratures, lui, le pudique, qui ne sait pas contenir sa fièvre éperdue, va voir la justice faire irruption dans son intimité, et la forcer.
Ce 11 juillet, à 15h, le magistrat entend Verlaine, qui maquille évidemment la vérité. Le 12, le juge, accompagné du procureur adjoint, d’un commissaire de police et d’un greffier se rend à l’hôtel. Au premier étage, il constate les deux chambres communicantes, avec chacune un grand lit pour deux personnes, ce qui atteste ses présomptions. Puis l’équipage se porte chez l’armurier qui confirme avoir vendu l’arme et des munitions à Verlaine, le 10 au matin. Ce révolver sera saisi et circulera au fil des années dans les méandres de l’administration judiciaire qui le vend jusqu’à ce que Bernard Bousmanne le ressuscite tout récemment. Et pour la première fois, ici à Pescara, ce revolver est montré en photo publiquement.
Ce même jour, le 12 juillet à 11 heures, la justice se déplace jusqu’à l’hôpital pour entendre Rimbaud. Le juge l’auditionne, et Rimbaud atténue ses déclarations initiales : il dit que Verlaine est désespéré par sa rupture avec son épouse et la demande de divorce qu’elle a introduite. Il présente la situation moins à charge contre Verlaine qu’il ne l’avait fait auparavant, lors de la première déclaration auprès de la police. Sa décision de quitter Bruxelles pour Paris ajoutée à la situation avec son épouse mit, dit-il, Verlaine "entre fureur et désespoir", puis il but outre mesure et s’enivra le mercredi, comme le jeudi 10 où il sortit et continua de s’enivrer. Rimbaud dément toute relation "mmorale" dont Mathilde Mauté les accuse. Mais le juge se fait remettre son portefeuille qui contient à son tour les lettre reçues de Verlaine.
Impudeur encore : le lendemain, 13 juillet, t’Serstevens, mandate deux médecins pour un examen corporel sur la personne de Verlaine, "aux fins de constater s’il porte des traces d’habitudes pédérastiques". Il recevra le résultat le 16.

Acharnement quand le juge ne veut pas tenir compte des déclarations de plusieurs témoins : L’hôtelier Yvon Verplaets d’abord, qui rapporte un entretien avec un artiste peintre. Ce dernier lui a dit que Verlaine projette de se suicider.
L’artiste peintre lui-même, Auguste Mourot en fait la déclaration. "Il me fit part qu’il avait écrit à sa femme de venir le rejoindre à Bruxelles et que si elle n’accueillait pas sa demande, il se tuerait. Il était dans un état de vive surexcitation".
Le mère de Verlaine produit la lettre qu’elle a reçue et qui a motivée sa venue à Bruxelles, en urgence. Ma mère, j’ai résolu de me tuer
Acharnement encore, quand un examen médical déclare Rimbaud en incapacité de travail. Acharnement toujours, quand le 19 juillet, Rimbaud se rétracte par écrit, et dépose formellement une déclaration par laquelle il retire sa plainte. Il fait une déposition auprès du juge dans laquelle il rappelle les faits du 10 juillet, minimisant sa blessure : "blessé légèrement" dit-il, et ajoute : "Je suis intimement persuadé qu’en achetant cette arme, Monsieur Verlaine n’avait aucune intention contre moi et qu’il n’y avait point de préméditation criminelle dans l’acte de fermer la porte à clef sur nous. La cause de l’ivresse de Mr Verlaine tenait simplement à l’idée des contrariétés avec Mme Verlaine, sa femme. Je déclare en outre lui offrir volontiers et consentir à ma renonciation pure et simple, à toute action criminelle, correctionnelle et civile, et me désiste dès aujourd’hui des bénéfices de toute poursuite qui serait ou pourrait être intentée par le ministère public contre Mr Verlaine… "
La justice reste sourde. Le jeune mineur considéré capable de responsabilité quand il porte plainte, ne le serait-il plus quand il se rétracte?

Les deux amants étaient damnés avant que d’être condamnés. La justice rigide, hermétique à leur éden intérieur, éprouve pour ces deux êtres, de l’incompréhension, de la haine et du dégoût. Mais cette révulsion n’est-elle pas plus insupportable quand l’impudeur et l’acharnement atteignent leur summum, comme en témoigne la copie intégrale de l’examen corporel extrait des minutes du procès : (Pièce inédite)

Nous soussignés…docteurs en médecine, avons été chargé par Monsieur t’Serstevens, juge d’instruction, de procéder à l’examen corporel de Paul Verlaine, homme de lettres né à Metz, détenu à la maison d’arrêt de cette ville (Bruxelles), aux fins de constater s’il porte des traces d’habitudes pédérastiques.
Après avoir rempli les obligations de la loi relative au serment, nous nous sommes aujourd’hui 16, rendus en la cellule du susnommé et y avons constaté ce qui suit : 1 : Le pénis est court et peu volumineux. Le gland est surtout petit et va s’amincissant, s’effilant vers son extrémité libre, à partir de la couronne. Celle-ci est peu vaillante et sans relief.
2 : L’anus se laisse dilater assez fortement, pour un écartement modéré des fesses, en une profondeur d’un pouce environ. Ce mouvement met en évidence un infendibulum, espèce de cône évasé, tronqué, dont le sommet serait en profondeur.
Les replis du sphincter ne sont ni lésés, ni ne portent de traces de lésions anciennes. La contractilité en reste à peu près normale.
De cet examen il résulte que P. Verlaine porte sur sa personne des traces d’habitudes de pédérastie active et passive. L’une et l’autre, de ces deux sortes de vestiges, ne sont pas tellement marquées qu’il y ait lieu se suspecter des habitudes invétérées et anciennes, mais des pratiques plus ou moins récentes.
Bruxelles le 16 juillet 1873 [suivi des signatures]

Le 8 août 1873, Paul Verlaine sera condamné à 2 ans de prison ferme, par le Tribunal de première instance de Bruxelles, 4ème chambre, le maximum de la peine que prévoit la loi pour un chef d’accusation, rappelons-le, de « coups et blessure ayant entraîné une incapacité de travail ! ». Il effectuera sa peine à la prison de Mons. Quelques années plus tard, il reviendra à Bruxelles où il se produira pour diverses conférences, comme il le fera dans plusieurs autre villes du pays.

Pendant cette sordide affaire, Rimbaud termine l’écriture d’Une saison en enfer, seule œuvre qu’il ait fait éditer, éditer à compte d’auteur, dont il avait entamé la rédaction des premiers textes à Roche. L’épisode de Bruxelles aura certainement mûri le jeune Arthur et l’aura vraisemblablement accompagné dans ces travaux. On connait la polémique qui divise les historiens sur le fait que Rimbaud ait terminé la rédaction d’Une saison en enfer après le procès de Bruxelles. La fameuse phrase du court chapitre d’introduction "Or, tout dernièrement m’étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j’ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit" laisse penser à beaucoup qu’elle a été écrite pendant la détention de Verlaine. Mais si cet évènement, vécu comme une épreuve par les deux amis, avait participé à l’élaboration de ce qui restera une œuvre majeure de la littérature française… alors la contribution involontaire de Verlaine, sous toute ses formes, y compris par sa détention, n’aura pas été cher payée au regard de la littérature.

"Ce n’est pas un être", disait de lui Roger Munier, "c’est un élan de passage apparu-disparu, d’une élan pur"1. C’est ici la monstruosité que l’on condamnait, quand pour Rimbaud la pureté résidait dans sa poésie. Le dépassement du banal l’amenait au sublime, par l’éclatement des limites morales que ce jugement inique n’aura pas pu dompter.

1 - R. Munier, Le génie de Rimbaud, Paris, Editions Traversière, 1988_

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